La mystérieuse Maison Winchester

Sarah Lockwood Pardee était une belle jeune fille, assez fortunée. Ayant reçu une éducation considérée comme privilégiée à l’époque, c’est une femme brillante, qui parle 4 langues et joue du piano à la perfection.


William Wirt Winchester, le fils du fondateur de la firme fabriquant les célèbres armes portant leur nom tomba sous le charme de Sarah qu'il épousa en 1862 à l'âge de 22 ans.

Le couple vit des jours heureux, envié par ses voisins et fréquentant la plus haute société de Nouvelle-Angleterre.
Et en 1866, le bonheur est total ; le couple célèbre la naissance de leur fille, Annie Pardee Winchester.
Mais elle vint au monde avec une maladie congénitale qui la fit mourir en quelques jours.

Sarah tombe dans une profonde dépression dont elle ne se remettra jamais. Elle se refuse à revivre ce drame, et la rumeur prétend qu’elle ne s’est plus jamais offerte à son mari…
Le couple n’aura en tout cas jamais d’autre enfant.

William se concentre sur les affaires familiales, florissantes, et en décembre 1880,  il finit par prendre la direction de l’entreprise.

Mais comme un malheur ne viens jamais seul, le 7 mars 1881, soit 15 ans après le décès de leur fille, et seulement 3 mois après avoir repris les rennes de la compagnie, William est emporté par une tuberculose pulmonaire.

Sarah bascule alors du côté obscure… Et c'est à ce moment là que le paranormal entre scène.

Pour faire son deuil, Sarah contacta un medium dans le but de rentrer en contact avec son défunt époux. Après quelques séances, le medium révèle à Sarah que sa famille est victime d’une malédiction. Les esprits des soldats de la guerre civile, des natifs Américains, mais également toutes les personnes tuées par une arme Winchester cherchent à venger leur mort.

Annie n’était donc qu’un prélude et William, un entraînement, mais maintenant les esprits avaient acquis suffisamment de forces pour s’attaquer à elle. Elle serait la prochaine victime!

Heureusement, il lui propose une solution pour le moins originale : déménager vers l’Ouest, là où les victimes furent les plus nombreuses, et construire une maison afin que les âmes puissent y reposer.

Le medium alla même jusqu’à prétendre que tant que la construction ne serait pas achevée, les esprits observeraient une sorte de trêve, puis ce qu’ils attendraient la fin des travaux pour s’y installer. Et que si Sarah parvenait à faire durer le chantier à jamais, elle pourrait avoir la vie sauve…

En 1884, alors en visite chez sa nièce à Menlo Park en Californie, Sarah tombe sur un site qui lui paraît propice dans la vallée de Santa Clara. Elle achète une minable ferme isolée, non terminée, mais dotée de 8 chambres. Et engage immédiatement des charpentiers en nombre pour que le chantier soit ininterrompu. En d’autres termes, du 24 H / 24, 7 J / 7, avec une moyenne de 20 ouvriers en même temps!

Et les travaux seront en effet ininterrompus pendant 38 ans, et coûteront l’équivalent actuel de
70 000 000 de dollars!!!

Il faut préciser qu’à la mort de son mari, Sarah reçoit la confortable somme de 20 000 000 de dollars, ainsi que 777 actions de la société Winchester (ce qui lui assure une rente confortable de 1 000 $ par jour, à vie!)..

Et afin de ne pas épuiser ses réserves, ni limiter son train de vie, elle étend la propriété avec un terrain de plus de 650 000 mètres carrés! Elle y plante des abricotiers, des noyers et des pruniers, et développe une florissante entreprise fruitière. De plus, elle investit son argent dans l’immobilier, et possède plusieurs maisons huppées particulièrement rentables.

Mais peut-être serait-il temps de parler de la maison elle-même, et surtout de comment ses plans ont été élaborés?!

Le Salon Bleu est une petite pièce au cœur de la maison, qui ne présente rien de particulier. Quelques placards, une table, des cahiers et des crayons… Rien de bien extraordinaire.
C’est pourtant là que Sarah se rend chaque soir pour recevoir des esprits leur volonté, et dessiner les plans de la maison, de la moindre latte de plancher aux poutres portantes!

La légende veut que Sarah fut obsédée par le chiffre 13, plusieurs chambres furent percées de 13 fenêtres elles mêmes composées de 13 panneaux de verre et tous les escaliers sauf un comptaient 13 marches et elle possédait 13 tenues différentes pour communiquer avec chacun des esprits présents qui étaient donc… 13. Et, par ailleurs, elle ne dormait jamais deux fois de suite dans la même chambre, afin d’éviter que les âmes en quête de vengeance ne puissent la retrouver.

Sarah supervisa personnellement les plans, guidée, selon elle, par les fantômes.

Officiellement, la conception étrange de certains éléments de la maison était une volonté de tromper les esprits malveillants, afin de les perdre dans le dédale de la demeure.
Officieusement, et dixit Sarah elle-même, la maison était un pont entre les mondes. Les choses qui semblent inutiles dans notre monde ont une extension valable dans le monde des esprits.

C’est ainsi qu’une porte donnant dans le vide a été baptisée " la porte vers nulle part" !


Mais ce n'est pas la seule fantaisie, on y retrouve des portes au sols, des escaliers qui ne menaient nulle part tandis que des placards secrets et des recoins contribuaient au chaos ambiant. Tous les passages et couloirs communiquaient entre eux mais bon nombre d'entre eux revenaient sur eux mêmes.


Quand Sarah meurt le 5 septembre 1922 (dans son sommeil, à l’âge très avancé pour l’époque de 85 ans, la maison compte 160 chambres, 2000 portes, 10 000 fenêtres, 47 escaliers, 47 cheminées et 13 salles de bain et 6 cuisines.

Les ouvriers, en apprenant son décès, ont immédiatement interrompu les travaux. On trouve même certains endroits où des clous à moitié plantés ont été laissés tel quel!
La raison n’est pas purement financière… Même s'il est vrai qu’ils savaient qu’une fois Sarah partie, leur salaire ne serait plus versé. Mais nombre d’artisans ont travaillé une bonne partie de leur vie sur ce chantier, et beaucoup ont fini par croire qu’il ne devait véritablement pas avoir de fin pour tenir éloignés les esprits vengeurs.

En conclusion :
La maison Winchester reste une oeuvre étrange, à la fois très élaborée, et truffée d’erreurs grossières qui défient le bon sens… Sarah était probablement un peu folle, et sans doute sous influence.

La question est : sous l’influence de qui? Du medium qui tirait les fils dans l’ombre, comme le pensent les rationalistes?

Ou sous l’influence des esprits comme le croient les mystiques?

Toujours est-il que Sarah Winchester a bâti un manoir unique, étonnant, et devenu monument national.

Ayant coûté une telle fortune qu’il est peu probable qu’une demeure privée l’égale un jour dans son gigantisme, elle reste une curiosité incontournable.

Voici une photo de l'ensemble de la maison :

C'est un truc de fou!!

passionnante cette histoire et que d'argent perdu avec ses escaliers qui ne mènent nulle part, enfin... vers de nombreuses interrogations...

quelle étrange histoire, elle me donne froid dans le dos!